Déjà ce n’est pas tant le futur que ça, les metaverses sont déjà nombreux et bien utilisés. Notamment dans l’univers du jeu vidéo depuis un bail. Il va très probablement s’étendre à un plus large public dans les années à venir. Comme chaque nouvel outil technologique, il doit convaincre les utilisateurs (être utile) mais aussi et surtout, générer une économie (s’auto-financer).
Vous avez très probablement eu vent que notre bon Mark Zuckerberg se penchait sur la metaverse. A coups de dizaines de millions de dollars, il compte bien prendre le lead sur ce qui semble être une évidence : la croisée des chemins technologiques. Car oui tout est déjà là.. ne reste qu’à les faire converger, créer l’espace qui leur donnerait du sens.
Parfois appelé « phygital » le terme « metaverse » est utilisé pour décrire des espaces en ligne persistants et partagés, accessibles au travers d’interactions en 3D. Venu du grec « Méta » qui signifie « au-delà » un metaverse est donc un univers au-delà du monde physique. Lorsqu’on parle de metaverse on ne parle pas forcément de la technologie VR (casque de réalité virtuelle) mais Marco, oui.
Nb. même si son accès sera très probablement, d’abords adapté aux devices que nous avons déjà (ordinateur, tablette, mobile, etc..) cross-plateforme avec des options et des niveau d’immersions..
La question ici n’est pas de savoir si un metaverse verra le jour, ni quand et par qui, ni même s’il sera populaire.. car oui, rapidement, peu importe et re-oui. Mais plutôt, comment devons-nous prendre cette nouvelle ? Est-ce que la réalité virtuelle que souhaite Facebook (Groupe Meta) pourrait bouleverser nos vies ? Mais surtout, dans quelle mesure ?
Une seconde vie, un territoire et une économie à conquérir..
Déjà en 2003 le monde virtuel de Second Life avait fait couler beaucoup d’encre à propos de ces objectifs et son impact, car en effet, les dérives n’ont pas manqué, mais cela reste fascinant selon moi.. en quelque mots : Second Life est un logiciel gratuit qui permet à ses utilisateurs d’incarner des personnages virtuels, un avatar personnalisé, dans un monde créé par les résidents eux-mêmes. Les joueurs peuvent interagir ensemble et en temps réel, se rencontrent, deviennent amis et cultivent leur réseau.
Voir, vendre et acheter des produits virtuels en utilisant la monnaie du jeu, le Linden dollar, qui peut être obtenu soit en échangeant des dollars US, soit en travaillant et en gagnant un salaire (virtuel). Une possibilité de gagner sa seconde vie est de créer des produits virtuels en les vendant dans sa propre boutique (virtuelle également).
Aussi, la spéculation immobilière semble opportune. Anshe Chung, alias Ailin Graef, aurait gagné 1 million de vrais dollars US en acquérant de grands terrains virtuels qu’elle a revendus en petites parcelles pour plus cher. Car en effet, les Linden Dollars peuvent également être ré-échangés en dollars US, ce qui déjà à l’époque, avait créé de sérieux maux de tête aux avocats fiscalistes et aux autorités fiscales.
Plus récemment Fortnite est l’exemple parfait, à la fois très interactif et extrêmement rentable, bien que gratuit. Imaginons que la monnaie interne du jeu les vbucks puissent devenir une vraie crypto monnaie (ou échangeable) utilisable sur d’autres plateformes, que les skins (personnalisation d’avatar) deviennent dès NFT transférable dans d’autres environnements.. du moins sur LA metaverse.
Dans un monde très ouvert type Minecraft, imaginons que les joueurs puissent construire et revendre leurs créations, que tout cela soit relié à une blockchain.. bref, que chaque monnaie et objets virtuels soient exportables d’un metaverse à l’autre (jeux, réseau sociaux, sites ecommerces, etc..). Ou un studio comme Rockstar qui pourrait tendre vers le réseau social en vu du succès de sa franchise GTA et ces serveurs RP (roleplay). Oui je sais, je vais loin, mais voyez ça comme une possibilité.
Ou encore, imaginez que vous soyez rémunéré en consommant, sur le principe du cashback ou que votre temps passé à utiliser une plateforme vous soit favorable, comme le navigateur Brave qui le convertit en crypto monnaie. En somme, que votre statut d’utilisateur et consommateur soit récompensé. Via notamment le modèle économique de la publicité et d’affiliation. Avec encore un peu de temps, de jus de cerveau et de collaborations (d’accords entre plateformes). A défaut d’une metaverse complètement autonome, la synchronisation reste l’objectif le plus ambitieux.
La réalité virtuelle n’est pas qu’un oxymore..
Vous l’avez compris, les chantiers technologiques sont nombreux et pour beaucoup, même si cela vous semble déjà impressionnant, sont encore loin d’être terminés, optimisés, mais surtout liés entre eux.. l’intelligence artificielle, le traitement de la donnée, les algorithmes, la blockchain (la crypto-monnaie, les NFT, etc..) pourrait être exploité par un metaverse, sans compter les avancées graphiques, VR ou pas.. ce sera la folie !
L’idée d’une activité sociale dans un monde virtuel provoque une dissonance cognitive évidente. Alors que devons-nous anticiper ? Comme certains utilisateurs de Second Life, pourrait-on perdre notion de la réalité ? Y développer une fiction plus attractive, plus ludique et épanouissante ? Pourrait-on également s’y émancipé ? Et précisément, le metaverse de Zuckerberg que pourrait-il donner ?
Il y a de très fortes chances qu’il reste sur le même modèle économique que Facebook, soit la publicité. Puis à l’instar des jeux vidéo, l’aspect cosmétique des avatars et la notion de propriété (zones ou matériels) serait la suite logique. Mais à condition que les utilisateurs soient séduits. Après avoir défini son mode de financement et agrégé les différentes technologies, la seconde étape, la petite boule de neige lancée au sommet de la montagne, c’est l’intérêt des utilisateurs. Si la centralisation est d’évidence une valeur ajoutée, l’attraction du public n’est pas garantie pour autant. En effet, c’est là que nous intervenons..
Comme chaque réseau social ce sont les utilisateurs qui le font vivre et progresser. Les pionniers du metaverse seront des beta-testeurs les premières années qui verront, feront évoluer le programme et finiront par y trouver leurs intérêts, un environnement confortable, pratique, ludique et la suite sera exponentielle. De nouveaux utilisateurs curieux et/ou opportunistes arriveront naturellement, ultime étape. Les marques, les artistes créeront alors des séquences marketing, des exclusivités dans le metaverse, si la confiance y est établie, ils s’y retrouveront économiquement et le cercle vertueux serait enclenché..
Les gens lambdas hurleront en meute à coups sûr, pour dénoncer l’aspect décadent de ces initiatives, comme toujours lorsque l’on parle d’innovations sociales et digitales. Mais je trouve que ça en dit long sur leur état d’esprit, quoi qu’ils en disent, c’est qu’ils n’ont d’abord pas confiance en leur congénères, ils pensent par défaut que les utilisateurs particuliers seront majoritairement des débiles et que les marques, les créateurs de contenus ou organisateurs d’événements useront de tout leur vices.
Ils évoqueront leurs données personnelles, la sauvegarde de toutes leurs actions, la toute puissance de Facebook (big brother) et la publicité.. comme à chaque fois ignorant que ceci est la condition de la gratuité de ces plateformes. Mais aussi et surtout, le fait qu’ils ne seront obligés de rien, ni d’y aller, ni d’y dévoiler leur vie, ni d’y consommer quoi que ce soit. En bref, de la pure mauvaise fois, pessimiste et cynique par principe.
Conclusion..
Pour nous les web chasseurs-cueilleurs, le but est justement d’être très attentif aux nouveaux outils de communication, type réseau social ou metavers.. peu importe. A titre personnel j’envisagerai bien de m’y positionner, d’y développer mon activité, présenter mes projets, partager et rencontrer, si le feeling passe.
Car notre nez concernant ce genre d’espace, le fait d’y avoir cru et d’y avoir investi (en temps, énergie, argent, etc..) le fait d’y être arrivé tôt, vous donnera une avance notable. C’est un pari à prendre.. toujours être au sommet de la pyramide de Ponzi, lol. Vivement le futur !