Aaah.. l’art contemporain.. comme on aime le détester. Parfois parce qu’il est « moche » parce qu’il a l’air « facile » ou encore « inutile » trop « vulgaire » etc.. les adjectifs ne manquent pas. Mais l’art ça ne se discute pas, ça s’apprécie (point). Voici d’avance la conclusion de cet article.. pourtant j’ai quand même envie de vous en toucher quelques mots. 

Si comme le disait Oscar Wilde : la beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Il y a quoi qu’on en dise, en art des normes communes, des règles à respecter. Il y a dans le « beau » de la physique, des mathématiques. Les couleurs s’associent avec harmonie en pourcentage de teintes, il y a des proportions et des perspectives, même si elles peuvent être interpréter, elles servirons toujours l’équilibre d’une composition.. il n’y a donc pas de hasard c’est pourquoi on peut dire, d’une façon plus ou moins unanime, qu’une chose est plus belle qu’une autre. 

Nombreux ce sont cassé les dents à tenter de légitimer l’art depuis tout temps. Notamment au prêt des gens « lambda » qui ont finalement mieux à faire que de s’extasier face à une oeuvre. Tenter d’exprimer ce qu’il vaut, son intérêt et sa beauté, toute relative. Cette démarche doit prendre son temps et toi, tu dois ouvrir ton esprit..

L’art « contemporain » divise sur le plan esthétique mais aussi globalement, car l’art depuis le début du XVIe siècle évoque une élite vénale. En effet, aujourd’hui il ne semble satisfaire qu’une toute petite partie de gens initiés. Il ne serait plus populaire, accessible à tous, mais l’a-t-il été un jour ? En vérité, non.

Principalement l’art plastique (peinture, sculpture, structure..) on dans l’histoire toujours été « élitiste » dédié aux puissants ou presque (bourgeois, église, état..) ce sont eux qui commandent, financent cette industrie, puis conservent, exposent, transmettent et revendent leurs pièces au plus offrants. Le marché de l’art profite de fortes spéculations, une économie ancienne, a la fois discrète et puissante. Une valeur refuge comme l’or, l’immobilier, le bitcoin ou les cartes Pokémon..

En bref, comme tout ce qui se vend aujourd’hui : la valeur d’une œuvre d’art est fixée sous la règle basique de l’offre et de la demande. Les propriétaires sont alors des investisseurs et deviennent ainsi des marchants d’art. Que l’on soit d’accord ou pas avec ça, aussi.. ça ne se discute pas non plus. 

Artistes contre artisans !

Le mot français « art » vient du latin « ars, artis » qui signifie « habileté, métier, connaissance technique » il n’est donc pas question, ni de message, ni d’esthétique. On ajoutera ces notions plus tard avec celle de l’innovation et de l’originalité. Au départ, l’artiste est donc un artisan qui produit quelque chose, en interprétant une demande, un besoin, une envie particulière. Et c’est ce particulier qu’il faut satisfaire. 

Alors selon moi, une œuvre est « belle » si au minimum elle a de la technique ou si elle innove sur ce plan, et si elle respecte évidement les règles esthétiques de bases précédemment évoqués. Le simple storytelling de l’artiste ne suffit pas.. et le problème est bien là. L’artiste contemporain est plus souvent soucieux du bruit médiatique que provoquera son projet, que la recherche technique ou la méthode innovante. Il délaisse la forme au privilège du fond. Mais l’audace seule ne fait pas une œuvre, la provocation non plus.

L’interprétation ou la vision de l’artiste prend légèrement le pas sur la technique (le réalisme) depuis l’Impressionnisme au début du XIXe siècle, qui propose une nouvelle approche pictural.

Depuis le XVIIe siècle l’académie de Paris expose chaque années les créations dites « novatrices » étant ainsi l’autorité qualifier, pour assurer ce qui doit être une oeuvre « dans les règles » mais, le 15 mai 1863 en marge du salon officiel, s’ouvre le salon des refusés qui expose les déchus de la sélection. En 1874 c’est alors que le public découvre « impression, soleil levant » de Claude Monet. Au départ du mouvement, les amateurs sont perplexe et ne distinguent pas l’interprétation de l’erreur. Ces artistes impressionnistes comme Vincent van Gogh n’ont pas réellement vécu de leur art, s’ils incarnent le début d’une dérive, il ne sont pas a blâmer pour autant, car il a une conviction respectable.

Ce mouvement reste technique, esthétique, même s’il sort peu a peu des canons, il n’est pas encore l’apogée du délire artistique. Celui-ci sera atteint avec le Surréalisme (Cf. René Magritte) qui selon moi, est le vrai point de départ de ce qui nous est proposé depuis. Avec l’Expressionnisme ou encore le Dadaïsme (Cf. Marcel Duchamp) l’art devient subversif et cynique. Il est intéressant car il critique notamment ce marché de l’art, mais il est égocentrique, l’artiste ne parle plus aux gens, mais a ses collègues, au marché.

Pour moi le regarder et le comprendre est une chose, le consommer serrait être alors devenir sa cible, paradoxalement au coeur de sa critique : l’académisme tyrannique et conservatrice, le vilain client spéculateur, qui pour le coup est un peu débile. Puisque très souvent dénigré, ignoré ou presque par l’artiste (même s’il y gagne encore, car c’est un fait, la connerie est une source intarissable). L’artiste je vous l’ai dit, oeuvre pour son art et pour rien d’autre. Enfin presque, car il sait également que l’originalité (la subversion) d’une création sera séduire les marchants. Là est la particularité du marché de l’art (et ce qui est difficile à exprimer, pour moi maintenant). Je dirais que tout ceci à encore le mérite d’être en rébellion, c’est « rigolo » pourquoi pas.

Le public d’amateurs dans lequel je m’inclût ici est juste spectateur. Il est dans son époque, influencé par ce qu’il sait de l’histoire de l’art et a la recherche de sensations et d’esthétique. Plus proche de l’artiste en réalité que du marché. Mais gardant toute mesure, il est aussi conservateur, moins sur le fond que la forme. L’art Abstrait est interessant sur ce point. Il parait facile et contraste parfois avec la valeur qu’on lui prête. Néanmoins il sait être esthétique , graphique, équilibré, en somme il peut me plaire à moi l’amateur, comme le lambda car il est plus décoratif que figuratif évidement, donc neutre et ouvert d’une certaine manière.

En parallèle a ce phénomène.. il y a pourtant un mouvement que j’aime tout particulièrement : c’est l’Art Nouveau d’Alfons Mucha notamment (Cf. Gustav Klimt, Aubrey Beardsley, Théophile Alexandre Steinlen..) vers la fin du XIXe siècle, qui revient donc à l’esthétique et l’artisanat. Il est plus un style qu’un mouvement je dirais. Souvent à l’origine d’une demande (affiches, décoration d’intérieur, architecture..) il est innovent vis à vis d’un besoin et illustre une période, pluridisciplinaire comme le Gothique ou le Baroque à leur époque, le Bauhaus (qui reviendra dans les années 60) avec l’Art nouveau c’est l’esthétique du début XXe. J’oserais même avancer que le graphiste vient de naitre, la théorie de la communication graphique est acté.

D’autres courants « artistiques » arrivent dans la foulé et me toucheront, ou pas. Notamment le Pop Art d’Andy Warhol, après la seconde guerre mondiale qui incarne en quelque sorte la colonisation culturelle de l’Amérique sur l’Europe. Sa forme comme son fond ne me touchera pas, c’est ainsi.. du fait que je ne sois pas impressionné par la technique de la sérigraphie. Comme aujourd’hui Banksy est ses pochoirs, je suis plutôt Jean-Michel Basquiat voir même Keith Haring en comparaison. C’est très subjectif, mais c’est d’abord pour mettre en avant cet aspect technique « duplicable » pour lequel je suis moins sensible.

En suite il y a son aspect consumériste décomplexé, je parle du Pop art de Warhol, faussement populaire, détournant les icons et la publicité, il est en réalité très conscient du marché et de ses spéculations. Le statut d’artiste est revendiqué et c’est ce qui le disqualifie selon mes critères. S’il avait la « modestie » de Banksy je lui aurait concédé du crédit. Au-delà de son anonymat, dans le sens ou les pièces de Banksy reste dans la rue, c’est un art qui se confronte au réel, illégale, éphémère puisque abandonné au paysage urbain.. de ce fait il bien plus populaire, et une fois encore « rigolo » donc pourquoi pas (Cf. son tableau piégé aux enchères : Petite fille au ballon.. et l’histoire de cette maison de la banlieue de Bristol : Achoo).

Voir aussi en Street art.. les travaux de : Dran, Thoma Vuille, Miss Van, Grems, 123 Klan, Daim, Lazoo, David Choe, etc..

Mieux vaut en rire, l’art contemporain est finalement un giga f**k aux investisseurs, spéculateurs et marchants d’art. C’est moins drôle en effet, quand il s’agit de fond public.. lorsque l’état investit avec l’argent de nos impôts sur des oeuvres tout à fait limites, tant sur le fond que la forme.

Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que l’état investie sur ses artistes, dans le simple bute de promouvoir l’art français en boostant sa valeur dès le départ. Le problème est qu’il soit un tocard sur le sujet, dupé (ou pas) par des artistes pompeux et feignants, sans réel talents.. mais comprenez moi bien dans l’idée je trouve ça malin, sur un plan économique la mécanique est cohérente, mais sur le plan démocratique je m’interroge.

Nb. je lance l’idée comme ça, mais peut-être qu’une participation populaire pourrait être envisagé à propos de ses investissements étatique (collectif). Une organisation pourrait ce mettre en place, peut-être numérique par exemple. Ou les experts, dans le sens les professionnels de la subvention ne seraient plus les seuls décideurs. Mais plutôt, tous les amateurs du pays.. developper sur une année, un budget et une sélection d’oeuvres pourraient être exposés en ligne et soumis aux vote du public.. à débattre

Prends l’argent et tire-toi

Tout récemment, le musée Kunsten d’Aalborg au Danemark a commandé à l’artiste danois Jens Haaning des œuvres en lui confiant 70 000 euros en billets de banque. L’objectif était qu’il détourne les billets afin de reconstituer une de ses anciennes œuvres représentant 1 an de salaire au Danemark et en Autriche. 

2 jours avant le début de l’exposition, l’artiste a remis ses créations au musée et a présenté 2 tableaux entièrement blancs. Le nom de son œuvre ? « Prends l’argent et tire-toi » autrement dit Jens Haaning a gardé les 70 000 euros pour lui et a fait un joli pied de nez au musée qui s’attendait sûrement à quelque chose de plus.. coloré.

Préférant prendre la nouvelle avec le sourire, le directeur du musée Lasse Anderson a quand même décidé d’exposer les créations dans la catégorie art moderne jusqu’au 16 janvier 2022. 

Du côté de Jens Haaning, l’artiste présente son action comme une façon de dénoncer les conditions de travail qu’il juge injustes dans le milieu artistique. Le directeur du musée, lui, compte prendre des mesures afin de récupérer la somme versée. Car l’artiste a bien été payé 1 340 euros pour exécuter la commande en plus de la prime d’exposition qui devait lui être versée. 

Quoiqu’on en dise, c’est un coup de maître qui aura mis en lumière Jens Haaning à l’échelle internationale. Chapeau l’artiste ! 

Une œuvre invisible à près de 15 000 balles 

Quelques temps avant, un artiste italien prénommé Salvatore Garau a vendu aux enchères une œuvre inédite et très conceptuelle. Baptisée : Io Sono (Je Sui) cette « sculpture » a l’étrange particularité d’être.. invisible ! 

Proposée le 18 mai 2021 autour de 6 000 euros par la maison de ventes Art Rite à Milan, l’œuvre de Salvatore Garau a vu son prix décoller pour une vente finalisée à 14 820 euros.

L’heureux acquéreur de cette sculpture invisible s’est vu remettre un certificat d’authenticité et devra respecter les consignes de l’artiste : la création devra être installée dans une maison privée, au centre d’une pièce vide dans un carré de 150 cm de diamètre marqué par du ruban adhésif sur le sol. 

Visiblement très philosophe l’artiste justifie son idée en expliquant que « le vide n’est rien d’autre qu’un espace plein d’énergie et même si nous le vidons et qu’il ne reste plus rien, selon le principe d’incertitude de Heisenberg, ce rien a un poids ». 

Voici l’œuvre : Bouddha en contemplation. Une précédente création de l’artiste italien Salvatore Garau, elle aussi invisible :

Pauvre con.. sommateur..  

Et des exemples comme ça il y en à la pelle, des « oeuvres » qui font rager sur les réseaux lors que moi, pour tout vous dire.. ça me régal ! Car posez-vous simplement la question ainsi : qui sont les plus stupides, ces artistes ou leurs clients ? La question est vite répondu. En dehors des investissement public, comme évoqué plus haut, les particuliers font ce qu’ils veulent de leur argent. Les musées ou salles d’expositions, s’ils ne sont pas subventionnés, que pouvons-nous dire.

Par exemple, le récent projet de l’Arc de triomphe « empaqueté » qui fait beaucoup parler en ligne cette année 2021. La dernière oeuvre posthume de Christo et Jeanne-Claude ne me pose aucun problème, puisque cette installation à était financé entièrement par les artistes même. Si la forme est contestable, le fond est intéressant :

Voici un éminent monument du patrimoine parisien masqué et pourtant, bien plus visité cette quinzaine qu’a l’accoutumé.

Je le prends comme un rappel que Paris est sublime, un hommage à nos morts qu’on oublie souvent, nous citadin autochtone et toi visiteur, les bras chargés de sacs de boutique de luxe.

Le réel évènement qu’il y a sur les Champs Elysée à lieu en permanence, ce qu’il faut voir ce ne son pas les vitrines, mais ce qui est juste au bout de cet axe Haussmannien, non pas un rond-point, mais bien ce monument qu’il ne faut absolument pas banaliser.. voilà comme je l’interprète.

Conclusion..

L’art c’est cool, beau, utile et parfois non. Pour l’amateur investisseur il peut être une valeur refuge et ça c’est très cool. L’art ça ne se discute pas, à savoir ce qui est jolie, salutaire ou non, cela n’a pas d’importance. L’artiste est donc un « rigolo » et parfois bien plus !

Mais si toi tu pratique un métier créatif, alors tu es un artisan et de ce fait, tu n’est pas un artiste. Tu vends tes prestations à un client, alors oui.. tu dois le convaincre et le satisfaire. On ne te demandera jamais de changer le monde, mais juste d’être efficace. Ce que tu fais est beau et utile, tu participe à ton niveau à l’illustration de ton époque (Cf. mon article sur le néomorphisme : la tendances des Ui designers).

A toi de justifier tes choix esthétiques pour valider tes projets, à toi d’utiliser au mieux les outils disponible pour enrichir tes productions et à toi d’innover, faire force de proposition pour embellir le monde.

Bonus..

Voir la seconde partie : Dumphone therapy