Les enfants, ne suivez jamais un inconnu et n’acceptez jamais de cadeau, aussi sucré soit-il. Voilà un conseil qu’on oubli en vieillissant et pourtant, nous y sommes confronté toute notre vie. Les belles promesses qui nous mette des étoiles dans les yeux, un aimable verre offert en soirée, saupoudrer soit disant de bonnes attentions, vous connaissez ça mesdames ? Accepter quelque chose sans contre parti et presque toujours le début d’une soumission. La règle est bien connu « si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit » alors soit vous n’y allez pas, ou vous acceptez le deal.

En psychologie, il est question d’obéissance ou de soumission lorsqu’un individu adopte un comportement différent parce qu’un autre le lui demande. Le dominé reconnaît au dominant une valeur certaine, lorsque cette reconnaissance est faite, il passe alors un accord tacite.. il échange alors sa liberté contre sa volonté d’être sécurisé.

Et cela fait encore une fois écho à notre nature profonde, car s’il faut allé au bout du bout.. la question serait « que ferai-je de ma liberté si je suis mort ? » Parce qu’on en est là en vérité, on se soumet pour la vie, obéit pour la paix, ce qu’il y a autour serait de la littérature. On pourrait parler de confiance, mais alors on parlerait de « suggestion » qu’on choisirait de « suivre » mais je ne parle pas de ça. Je ne parle même pas d’explicite menace, juste d’influence social, de manipulation cognitive.. 

Notamment mis en lumière par l’expérience bien connue de Stanley Milgram. Expérience destinée à l’évaluer le degré d’obéissance d’un habitant des États-Unis au début des années 60, devant une autorité qu’il juge légitime et permet d’analyser le processus de soumission. Spécifiquement quand elle induit des actions posant des problèmes de conscience au sujet. Le résultat de cette expérience a suscité de nombreux commentaires dans l’opinion publique, ainsi que dans le milieu de la psychologie et de la philosophie des sciences, car elle révèle un triste constat. 

L’expérience de Milgram : 

Entre 1960 et 1963, l’équipe du professeur Milgram fait paraître des annonces dans un journal local pour recruter les sujets d’une apparente expérience sur l’apprentissage. Elle est présentée comme une étude scientifique de l’efficacité de la punition sur la mémorisation. Les participants sélectionnés sont des hommes et des femmes de 20 à 50 ans, issus de tous les milieux et avec différents niveaux d’éducation.

L’expérience telle que présentée met en jeu trois personnages – Un élève qui s’efforce de mémoriser des listes de mots et reçoit une décharge électrique en cas d’erreur – Un enseignant qui dicte les mots à l’élève et vérifie les réponses. En cas d’erreur, il doit envoyer une décharge électrique destinée à faire souffrir l’élève – Un expérimentateur qui représente l’autorité officielle, vêtu d’une blouse grise de technicien et sûr de lui.

L’expérimentateur et l’élève sont en réalité deux comédiens. L’enseignant, qui est donc le seul sujet de l’expérience réelle, visant à étudier le niveau de « soumission à l’autorité » se voit décrire les conditions de l’expérience. On l’informe qu’un tirage au sort avec l’autre participant leur attribuera le rôle d’élève ou d’enseignant. On le soumet à un léger choc électrique de 45 volts pour lui montrer quel type de souffrance l’élève peut recevoir. Une fois que le cobaye a accepté le protocole, un tirage au sort truqué est effectué, qui le désigne systématiquement comme enseignant.

L’élève est placé dans une pièce distincte, séparée par une fine cloison et attaché sur une chaise électrique (en apparence). L’enseignant (cobaye) est installé devant un pupitre muni d’une rangée de manettes et reçoit la mission de faire mémoriser à l’élève des listes de mots. À chaque erreur l’enseignant doit enclencher une manette qui, croit-il, envoie un choc électrique de tension croissante à l’apprenant. Le sujet est prié d’annoncer à haute voix la tension correspondante avant de l’appliquer. 

Les réactions aux chocs électriques sont simulées par l’apprenant. Le comédien qui simule la souffrance a reçu les consignes suivantes : à partir de 75 V, il gémit ; à 120 V, il se plaint à l’expérimentateur qu’il souffre ; à 135 V, il hurle ; à 150 V, il supplie d’être libéré ; à 270 V, il lance un cri violent ; à 300 V, il annonce qu’il ne répondra plus. 

Au stade de 150 volts la majorité des enseignants manifestent des doutes et interrogent l’expérimentateur qui est à leur côté. Alors l’expérimentateur les rassure en leur affirmant qu’ils ne sont pas tenus pour responsables des conséquences. Si un sujet exprime le désir d’arrêter l’expérience, l’expérimentateur lui adresse, dans l’ordre, ces réponses – Veuillez continuer s’il vous plaît – L’expérience exige que vous continuiez – Il est absolument indispensable que vous continuiez – Vous n’avez pas le choix, vous devez continuer. Si le sujet souhaite toujours s’arrêter après ces quatre interventions, l’expérience est interrompue. Sinon, elle prend fin quand le sujet a administré trois décharges maximales de 450 volts.. 

62,5 % (25 sur 40) des sujets menèrent l’expérience à terme en infligeant à trois reprises les prétendus électrochocs de 450 volts. Tous les participants après encouragement, atteignirent les 135 volts prétendus. La moyenne des prétendus chocs maximaux (niveaux auxquels s’arrêtèrent les sujets) fut 360 volts. Toutefois, chaque participant s’était à un moment ou à un autre interrompu pour questionner l’examinateur. Beaucoup présentaient des signes patents de nervosité extrême et de réticence lors des derniers stade. Milgram a qualifié à l’époque ces résultats « d’inattendus et inquiétants » car des enquêtes préalables menées auprès de 39 médecins-psychiatres avaient établi une prévision d’un taux de sujets envoyant 450 volts de l’ordre de 1 pour 1000 avec une tendance maximale avoisinant les 150 volts.

Au fil du temps, malheureusement cette expérience se répète sans cesse, à l’échelle individuelle et collective. Que l’on exécute une série de tâches inutiles ou presque au boulot ou que l’on suive des réglementations étatiques stupides et insignifiantes en temps de crises.. l’origine et le résultat sont les mêmes. 

Infantilisation politico-médiatique

La stabilité et le confort pourraient-être paradoxalement la pire chose qui nous soit arrivée. La rudesse de jadis et le fait d’être livré à soi même était probablement pénible, mais avait du bon. Ibn Khaldûn à dit « les temps difficiles créent des hommes forts. Les hommes forts créent les périodes de paix. Les périodes de paix créent les hommes faibles » et la suite vous l’avez deviné : les hommes faibles provoque des guerres, au mieux des hommes soumis.

Aussi vrai que le bonheur ne se demande pas, la liberté se prend. Et puisque notre trajectoire de vie ne pourrait être mieux tracé que par nous même, il faut absolument prendre acte que la sécurité et la liberté ne peuvent pas aller de paire, l’un donne accès à l’autre. La protection du groupe implique l’acceptation des règles de ce dernier. La seule façon d’échapper à ces règles implique de prendre le risque de s’en extraire, bref.. notre société occidental prétend exister par et pour le peuples, si c’était le cas se ne serait surement pas parfait, mais nous le savons bien, une minorité de puissants agissent pour leur seul intérêts.. pour la simple et bonne raison que nous les laissons faire, en leur laissant notre responsabilité (la démocratie représentative). Cela nous convient car ils nous donnent accès a la sécurité et aux loisirs, tel l’empire Romain qui déjà préconisait pour le peuple “panem et circenses” du pain et des jeux.

Ok je fait peut-être encore mon rebelle a 2 balles, mais vous admettrez que ça sonne bien ? Juste assez de stabilité pour ne pas risquer la liberté. J’ai le choix en effet, entre mac ou pc, netflix ou youtube, uber-eat ou me faire a manger.. le salariat ou me lancer a mon compte.. en somme, on se persuade que nous avons le contrôle en leur laissant simplement la responsabilité que nous ne voulons pas prendre, l’expertise que nous n’avons pas, à savoir « ce qui est bon pour nous » ou l’arbitrage du moins, l’autorité. Nous faisons alors confiance, baissons notre garde et bien entendu, nous finissons par être trahis.

Conclusion

Trop bon, trop con ? ou mérité ? A vous d’y répondre. Personnellement, j’y cède parfois, mais dès que possible je m’y soustrait. Je n’attends rien de personnes et globalement je fais ce que j’appelle une « analyse pessimiste » des choses car je préfère être surpris que déçu.

Thomas Sankara, révolutionnaire et président du Burkina Faso de 1983 à 1987, pour qui j’ai consacré un portrait, souhaitait l’émancipation de son peuple. Parmi ses premières actions il y a eu le refus des aides alimentaires international, car il considérait le paternalisme des occidentaux comme la source principal de l’asservissement des pays Africains. Il disait « ne nous donner pas de poissons, apprenez nous plutôt la pêche » et dénoncer sans relâche les stratégies du « soft power » impérialiste et il incitait ses compatriotes a ce recentrer sur eux même. La fin de l’assistanat c’est la responsabilisation du peuple, la fin de l’endettement c’est la dignité du peuple.. bref.

Ne vous sous estimez jamais, mieux vaut assumer ses propres erreurs que celles des autres.