J’ai 37 ans et celui dont je vais vous parler ici est mort au même âge le 15 octobre 1987 par balles et pour ses idées.. d’émancipations. Comme à mon habitude je vais ramener son histoire à la nôtre, nous indépendants en devenir..

Le 4 août 1983 c’est la révolution démocratique et populaire voltaïque, l’ex Haute-Volta qui deviendra le Burkina Faso, littéralement la terre des hommes honnêtes. Le 8e pays de plus pauvre de la planète voit alors émerger à sa tête un jeune capitaine, aux ambitions avant-gardistes et au service du peuple. Sa vision pour l’avenir de son pays est clair : l’indépendance, total et à tout prix « la patrie ou la mort, nous vaincrons » il sera donc assassiné 4 ans plus tard. 

Thomas Sankara est un homme d’état révolutionnaire, anti-impérialiste, socialiste et figure panafricaniste. A 33 ans il est une icône pour toute l’Afrique et marquera le continent à jamais. Un Che Guevara africain dira-t-on, mort trop tôt comme Patrice Lumumba notamment.. mais voyons ce qu’il peut nous apprendre, à nous humble web chasseur-cueilleur. En passant sur son courage et sa détermination.. de toute évidence honorable. Voyons plutôt la stratégie et les moyens qu’il a donnait à ses ambitions.

Le jeune président burkinabè n’aura qu’un souhait pour son peuple : qu’il n’ait plus à tendre la main pour demander l’aide de à la communauté internationale. Une décolonisation réelle, culturel, économique, mais surtout la dignité de ses compatriotes. Pour ça il leur demandra simplement, de produire et consommer local. Lui s’occupera de la dette, des relations mondiales, des ressources nationale et entend bien inscrire le pays dans le progrès. En priorisant, l’éducation et l’eau potable pour tous, l’autosuffisance alimentaire et le développement culturel. 

Il déclare que ses objectifs sont « refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que, sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance ». Ses premières actions irons alors vers, la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la responsabilisation de la jeunesse, la décentralisation, la lutte contre la corruption, etc.. 

Pour expliqué a son peuple l’impérialisme il dira « regardez dans vos assiettes. Quand vous mangez les grains de mil, de maïs et de riz importés, c’est ça l’impérialisme. N’allez pas plus loin ».

C’est d’une enfance modeste et religieuse que vient le caractère sensible et la nature humaniste de Thomas. Issu d’une fratrie de 11 enfants, fils aîné du couple Marguerite et Joseph Sankara. Son père, musulman converti au christianisme, était gendarme et fut combattant pendant la seconde guerre mondiale ou il deviendra infirmier.. Bien que sans moyens ses parents ont toujours encouragé leur fils qui, très tôt, présente un grand intérêt à l’éducation. Bon élève, son parcours scolaire sera exemplaire. Mais lui qui voulait être médecin chirurgien, finalement c’est une carrière militaire qu’il entamera et qui, soit dit en passant, financera la suite de ces études. Bref, malgré le prestige des institutions qui l’ont formées il n’oubliera jamais d’où il vient..

Thomas Isidore Noël Sankara est déterminé à faire face à ses responsabilités et honorer les engagements tenu envers sa population. Le capitaine est un homme joyeux, poli, souriant, mais toujours en tenu de militaire et porte très souvent un pistolet à la ceinture. Un cadeau de l’ancien dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-iI.. c’est dire si le symbole est forte ! Ses discours teintés de Marxisme et ses actions donnent de grands espoirs au petit pays et dépassent les frontières. Le sage président Ivoirien Houphouët Boigny vois en lui un grand homme et tentera de le protéger d’un François Mitterrand et d’une France encore trop influente dans la région. A l’assemblée des nations unies il se fera remarquer par son courage et sa franchise, en dénonçant la corruption et les pressions auquel il fait face. Petit à petit, c’est le monde entier qui constat sont envergure.. mais bien sûr, cela ne plaît pas aux puissants.

L’été 1987 il encourage les pays africains à le rejoindre pour refuser de payer la dette souveraine aux banques occidentales.. il sera tué 3 mois plus tard, trahi par son bras droit et ami Blaise Compaoré qui deviendra le nouveau président et pour les 30 prochaines années. S’il fut le bourreau, encore aujourd’hui les commanditaires de ce coups d’état reste inconnus.. ses opposants étaient nombreux, France, Libye, Israël, Amérique, espérons pour sa mémoire, celle du peuple Burkinabè et l’Afrique dans son ensemble, que le voile se lèvera un jour.

« La création d’un front uni contre le remboursement de la dette est la pire crainte des créanciers »

Nb. dans sa courte carrière il favorisera toujours les intérêts de son pays, il sera évidemment proche du projet d’une Afrique unie mené par Mouammar Kadhafi mais il restera nationaliste avant tout « le Burkina Faso aux Burkinabés » dans sa bouche et dans le contexte ce n’est pas de la xénophobie mais de la survie.

L’émancipation professionnelle et de l’indépendance financière.. 

Je sais ce que tu te dis.. c’est intéressant tout ça mais je ne vois pas pas bien ou tu veux en venir. C’est pourtant évident : Thomas Sankara voulait l’indépendance de son pays; nous voulons notre indépendance personnelle et professionnelle. Il souhaitait l’émancipation pour son peuple; nous souhaitons nous libérer d’un système, celui du salarié soumis à son patron ou du travailleur indépendant, qui contrairement à ce que son nom semble indiquer, reste bien souvent aux crochets de quelques clients. Alors pourquoi ne pas s’inspirer d’un état qui serait indépendant, ce n’est qu’une question d’échelle. 

Le travail : les valeurs profondes de Thomas Sankara on l’a vu, c’est le nationalisme, le populisme et ces premières envolés lyriques faisaient l’éloge du travail, la force du nombre et l’intelligence collective.. a bas l’impérialisme, a bas le néocolonialisme, a bas les voleurs, a bas les maries réactionnaires, a bas la petite bourgeoisie affolé, mais aussi.. a bas les paresseux..

Le budget : à notre niveau que pouvons-nous nous retenir ? Il faudra travailler fort en effet et aligner notre hygiène de vie sur nos ambitions. Le Burkina Faso part de très loin, alors il doit commencer par la méprise de son budget. Le capitaine tient à donner l’exemple, puisqu’il demande beaucoup à son peuple, il en vas de même, des privilégiés de son gouvernement et de lui-même. Il réforme l’administration au globale et en particulier le service militaire, ou le maniant des armes ne sera qu’une partie de la formation; l’autre sera consacré à la production et au développement du pays en priorisant l’autonomie alimentaire.

Donc de notre côté, idem pour le foyer, plus d’extras indispensables. Tu dois couper dans tes dépenses, garde en tête qu’il n’y a pas de petites économies.. voici la première étape.

Un réseau : ensuite, tu es seul et tu peux allé vite, il est vrai, mais a plusieurs on va plus loin. Tu dois constituer un réseau de professionnelles et de clients, un collectif qui sera en mesure de s’alimenter, une tribu interdépendante dans laquelle tu donneras autant que tu recevras; elle te permettra seulement de combler d’éventuelles baisses d’activités et tu pourras participé a de plus gros projets, etc..

L’autonomie : le 4 août 1984 Thomas Sankara tient un discours mémorable face aux membres de l’ONU où il pointe du doigt l’hypocrisie des soutiens économiques qui ne sont en vérité qu’un principe d’asservissement. Il dénonce alors une souveraineté sous perfusion, une bienveillance couverte d’intérêts, un égard paternaliste et dominateur. Sa demande est simple, apprendre et faire seul.. quelconques aide sera la bienvenue si elle ne demande rien en échange.

Pour nous entrepreneur et/ou travailleur indépendant, il y a en effet des outils qui peuvent être utiles à notre développement, mais ils ne doivent pas être une source de dépendance. Un crédit, un financement, ou un sponsor ne doit pas altérer nos projets sur le long terme. Un tremplin éventuellement que tu dois être en mesure de combler. Puis en cas de coups dure, il est tentant de se retourner vers notre maman France pour lui demander un petit coups de pouce (notamment vu les impôts prélevés) mais.. entends dans le combat de l’indépendant, principalement la quête de dignité. 

Conviction : dans ce même discours à ONU il dira « sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance » ici l’homme doit connaître l’idéologie qu’il sert. Nous nous travaillons pour de l’argent, un salaire, non pas pour être riche, mais pour vivre, éventuellement investir.. le reste ne serait que superficiel, cosmétique, indécent. Si nous faisons le lien avec le salariat et la recrudescence des born-out, c’est que le travailleur est en manque de sens, il sert des objectifs qui ne lui appartiennent pas, alors il sombre.. ici le salarié est un robot en puissance. 

Détermination : plus tôt dans sa carrière politique en 1882 on lui impose d’être secrétaire d’état à la culture et à l’information dans un gouvernement qu’il n’approuve pas. Il va créer le scandale après seulement quelques mois d’exercice, en posant sa démission lors d’un colloque télévisé et face à une presse internationale et lancera cette phrase « malheur à ceux qui bâillonnent le peuple » celle-ci qui causera de nombreuses mésaventures, jusqu’à la prison puis l’évasion. Mais de grands rassemblement aussi auront lieux car maintenant le peuple le connais et le soutien.. un vent de rébellion se lève. Sankara, sous la pression sociale sera gracié. 

« La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament »

Nb. les historiens de salons vous parlerons d’un coups d’état à l’africaine. Mais le jour de sa prise de pouvoir, c’est bien accompagné du peuple et pas seulement d’hommes en arme que c’est arrivé. Le capitaine Sankara, le poing levé, était l’homme de pouvoir intègre don l’Afrique manque cruellement. 

Conclusion :

A l’heure ou j’écris cet article je suis comme toi confiné chez moi et j’entends les médias compter les morts. La mondialisation n’a jamais était aussi bien illustré. La mondialisation économique évidemment, celle qui a éloigné la France de ces capacité de production. Les chinois sont les mains de la planète et nous en somme dépendant. La question de la nationalisation doit est posé, comme notre souveraineté vis-à-vis de l’Europe. La mondialisation doit être la répartition des richesses et l’équilibre social dans le monde, pas de hiérarchisation avec d’un côté les cerveaux, les services et de l’autre les usines, la production ou encore les matières premières et l’énergie. Bref, chaque région du monde doit pouvoir être autonome pour une stabilité et une paix durable.. 

Le travailleur indépendant doit diversifier ses sources de revenus, investir son temps et son argent dans un système viable. Revoir son hygiène de vie, ses valeurs et ses objectifs.. le monde va changer, sois prêt. On a perdu le sens des priorités, nous nous somme engourdie dans le confort de nos sociétés. Toi en France tu peux désengorger les villes, repeupler nos provinces; potager et business en ligne, c’est possible; monnaie locale ou crypto, une option; prendre le pouvoir dans ta ville, ton département en devenant un citoyen actif.. les solutions existent. Nous étions juste aliéné par de fragiles acquis, retenu par de fausses chaînes, attiré par des chimères, mais dans le fond tu le sais. La révolution peut être douce et commencer à notre niveau. Je m’y attelle depuis quelques années, ce n’est pas difficile en vérité, long surement, mais nettement atteignable et pour tous..

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Bonus..

Brassens l’anticonformiste..